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Trufficulture L'avenir de la truffe européenne en question

PARIS, 16 nov (AFP) - Les trufficulteurs européens montent au créneau pour défendre l'avenir de leur production en proposant un programme quinquennal de développement de la trufficulture et de reconstitution d'un verger truffier en Europe.

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"Pour la première fois les trois principaux producteurs européens de truffes, l'Espagne, la France et l'Italie, ont coordonné leurs actions avec ce programme qui s'étale de 2003 à 2007", a expliqué à l'AFP Jean-Charles Savignac, président de la Fédération française des trufficulteurs.

Cette année, les amateurs du monde entier sont prêts à déguster un millier de tonnes de truffes noires d'hiver. Or, la production européenne d'"une année climatiquement normale" est d'environ une centaine de tonnes.

Ces deux dernières années ont été plutôt mauvaises pour les trois producteurs qui ont eu à subir une sécheresse estivale et un gel du sol au moment de la récolte. Résultat: seules les truffières articifielles ont permis de recueillir le précieux tubercule qui fait vivre 210.000 familles françaises, italiennes et espagnoles.

"En 2002, la récolte s'annonce meilleure car il a beaucoup plu, mais si rien n'est fait, il n'y aura bientôt plus aucune truffe sauvage", insiste M. Savignac. En France, 80% de la production de truffes vient de surfaces plantées, alors qu'en Italie et en Espagne les truffières sont sauvages. La production de ces deux derniers pays est donc beaucoup plus fluctuante: elle peut varier de 5 tonnes/an les mauvaises années, à cause d'un été sec, à 50 ou 60 tonnes les années bien arrosées.

Le niveau annuel des récoltes de truffes noires d'hiver dépend désormais essentiellement de la récolte issue de parcelles plantées en arbres truffiers "cultivés" (chênes, noisetiers, etc). Porteurs de mycélium de champignon, ces arbustes peuvent produire généralement pendant plusieurs décennies.

Partant de ce constat, les trufficulteurs proposent, en partenariat avec les pouvoirs publics nationaux et européens, de mener à bien des actions de recherche, d'expérimentation, de plantation et de rénovation des truffières anciennes au cours des cinq prochaines années. Coût total estimé: 6,34 millions d'euros. Ce programme a été adressé aux ministres concernés (Agriculture, Environnement) des trois pays et à la Commission européenne qui, d'après M. Savignac, a promis d'y répondre dans un délai de six semaines. Quant aux premières truffes noires d'hiver, elles attendront les gastronomes sur le marché de Carpentras, dès le 23 novembre.


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